Publié par : cercleandrewyoung | 3 mars 2011

QUELLE DEMOCRATIE POUR LA TUNISIE?

QUELLE DEMOCRATIE POUR LA TUNISIE ?

C’est par cette interrogation, reflet de l’expectative qui entoure  actuellement la situation tunisienne que le CAY a ouvert son cycle de conférences annuelles en partenariat avec l’American University of Paris (AUP).

Dans l’objectif commun de parvenir à une meilleure connaissance mutuelle entre l’Afrique et les Etats-Unis, le CAY et l’AUP ont convenu de l’organisation bimestrielle de conférences sur les conjonctures politiques africaines.

Le 2 mars dernier, pour la première de ces conférences, « la révolution de Jasmin », sève du printemps du monde arabe a servi de terrain d’analyses, à la fois pour comprendre la chaîne de causalités, mais aussi dégager des perspectives de consolidation de la dynamique démocratique enclenchée avec la chute de Ben Ali.

Après les remarques d’ouverture du Pr Steven Ekovich, du Département de Politique internationale à l’AUP, hôte de la conférence, un rapide état des lieux de la situation en Tunisie a été dressé par le Pr Taoufik Bourgou, Directeur du Centre d’études de la politique et des institutions américaines de l’Université Jean Moulin  Lyon 3. Il a reconnu que la fuite de Ben Ali ne réglait pas tout. Les défis de la  Tunisie nouvelle voulue au prix de leur sang par les jeunes sont en effet nombreux. Renouveler la classe dirigeante en faisant place à la jeunesse ; mettre en place des institutions qui agrègent toutes les forces politiques ; endiguer les courants contre-révolutionnaires par une politique de vérité mais surtout de réconciliation nationale ; œuvrer à la mise en place d’une nouvelle politique sociale (formation, emploi, santé, habitat, etc.) qui protège les plus faibles et qui apportent développement aux régions les plus défavorisées.

Le Pr Mohamed  Troudi de l’Institut international d’études stratégiques a abondé dans le même sens, tout en insistant sur le rôle que pourrait jouer l’armée dans la réussite ou l’échec de la transition démocratique dans laquelle la Tunisie est engagée. Il a ajouté que l’évolution de la situation libyenne pourrait être déterminante à cet égard. Citant Saint-Just qui disait que « les institutions sont la garantie du gouvernement  d’un peuple  libre contre la corruption des moeurs,  et la garantie du  peuple et du citoyen contre la corruption du gouvernement », il a appelé à une rapide restructuration des institutions au service de tous.

Le Dr Chawky Mahbouli, avocat au Barreau de Paris et de Tunis est quant à lui revenu sur le rôle spécifique des avocats pendant toute la période des événements qui ont conduit la décadence de l’autoritarisme de Ben Ali. Il a plaidé pour le maintien du Code du statut personnel et autres dispositifs qui ont fait évoluer la situation des femmes. Ces dernières ont un rôle essentiel à jouer dans la construction de la  Tunisie post Ben Ali. Il appelé à la tenue urgente d’une convention constitutionnelle devant permettre de jeter les bases d’une nouvelle loi fondamentale qui prenne en compte les acquis de la révolution.

Le Président du CAY a remercié tous les intervenants ainsi que l’AUP pour ce partenariat porteur de perspectives. Il  annoncé la tenue d’un colloque au mois de septembre prochain sur les visages de la coopération Afrique/Etats-Unis depuis les transitions démocratiques de 1990.

TA.


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